Le 14 septembre dernier, lors d'une réunion qui s'est tenue à Cambrai, Alain Gest député UMP et Président de VNF, a tenu à rassurer la population sur le devenir du projet Canal Seine Nord Europe.
Le dialogue compétitif se poursuit contrairement à ce qui a été annoncé.
Mais face à la crise financière, l'Europe doit se mobiliser d'avantage...
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En avril 2011, le précédent gouvernement a décidé le lancement du dialogue compétitif en vue de
l’attribution d’un contrat de partenariat portant sur le financement, la conception, la construction, l’exploitation, l’entretien, la maintenance et la régénération du futur canal Seine-Nord Europe et de ses aménagements connexes, dont la réalisation de l’infrastructure de quatre plates-formes multimodales.
Le coût global du projet Seine-Nord Europe, plates-formes comprises, avait été évalué, en 2009, par Voies navigables de France (VNF) à 4,3 milliards d’euros. Le plan de financement envisagé reposait, d’une part, sur l’apport d’une subvention publique initiale de 2,2 Md d’euros et, d’autre part, sur un préfinancement du complément par le partenaire privé.
VNF a engagé le dialogue compétitif, avec les deux candidats Bouygues et Vinci, du Canal Seine Nord-Europe en 2011. Sur la partie financière, les propositions initiales d’octobre 2011 dépassaient significativement l’enveloppe retenue au départ par VNF.
Dans ce cadre, il est donc nécessaire d’approfondir la possibilité de financements complémentaires tant de la part de l’Europe, des collectivités publiques que des financements privés.
Par ailleurs, compte tenu du contexte financier international actuel, les candidats rencontreraient des difficultés à progresser sur le financement bancaire de leur partie du projet et les annuités acceptables par VNF et l’Etat qui en ressortiraient. Ceci nécessite d’approcher la commission européenne, la BEI, d’étudier les possibilités de recours aux « project bonds » pour ce projet et d’aller voir les collectivités publiques pour des financements complémentaires.
Source : VNF
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Stéphane Demilly a quant à lui écrit une lettre ouverte au Président de la République, François Hollande.
"Lettre ouverte au Président de la République François Hollande concernant l'avenir du Canal Seine Nord Europe
Monsieur le Président de la République,
Cela fait désormais presque vingt ans que le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord Europe a entamé la longue marche devant mener à sa mise en service, avec le lancement en 1993 de la
première phase officielle d’étude et de concertation.
Dep
Le 5 avril 2011, à Nesle, dans la Somme, le Président de la République en titre a donné le feu vert de l’Etat à la phase finale du projet en lançant officiellement la procédure de dialogue compétitif. Vous-même, lors de votre venue à Amiens le 18 avril 2012 dans le cadre de la campagne des élections présidentielles, aviez déclaré qu’il y aurait continuité de l’Etat sur ce dossier.
Pourtant, depuis quelques semaines, les sources d’inquiétude se multiplient quant à la volonté effective de l’Etat de mener le projet à son terme. Ainsi, ces derniers jours, les déclarations du président de Bouygues Construction sur la suspension de facto du projet, ou encore la décision du Ministre des Transports de demander à l’inspection générale des finances et au conseil général de l’environnement et du développement durable de passer à nouveau au crible le dossier sous tous ses aspects, ont tout particulièrement semé le trouble et l’incompréhension.
Certes, la période est difficile pour les finances publiques. Certes, il ne faut pas se priver d’étudier rapidement la possibilité d’obtenir des financements supplémentaires de la part de l’Union Européenne.
Mais le canal Seine-Nord n’est pas n’importe lequel des projets inscrits au schéma national des infrastructures de transport. Il a reçu depuis vingt ans tous les feus verts au plus haut niveau de l’Etat. Sa réalisation est de fait déjà engagée sur le terrain.
C’est pourquoi les élus, les chefs d’entreprise et les citoyens des régions concernées par le tracé ne comprendraient pas que l’Etat renie sa parole et arrête ou reporte la réalisation du canal.
En effet, vous le savez, l’attente est immense vis-à-vis de ce chantier du siècle.
En particulier, sur le plan de la croissance et de l’emploi, le canal Seine-Nord représente une véritable bouffée d’oxygène pour des territoires durement frappés par le chômage et qui, confiants dans l’engagement de l’Etat, se mobilisent depuis des années pour tirer profit de l’activité qui sera générée par le chantier lui-même puis par l’exploitation des plates-formes multimodales prévues le long du tracé. L’ordre de grandeur est d’environ 45 000 emplois directs et indirects à l’horizon 2050.
D’autre part, sur le plan du développement durable, le canal contribuera significativement à réduire la congestion routière et les gaz à effet de serre en entraînant un report modal de la route vers le fluvial équivalent à 500 000 poids-lourds par an à horizon 2020, sachant qu’un convoi fluvial de 4400 tonnes transporte autant de marchandises que 220 camions.
Monsieur le Président de la République, vous le savez, pour un tel projet, l’impulsion doit venir du plus haut sommet de l’Etat. Nous avons besoin d’urgence d’une clarification sur la volonté réelle du Gouvernement de régler sans attendre les difficultés qui peuvent encore se poser et de réaliser le canal Seine-Nord dans les délais prévus.
C’est pourquoi, aujourd’hui, j’en appelle à vous : nous avons besoin que vous confirmiez, comme vous l’aviez fait lors de votre venue à Amiens en avril dernier, qu’il y aura bien continuité de l’engagement de l’Etat pour mener à son terme cet immense projet, avec un démarrage des travaux en 2013."
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